Premiers milles en douceur, premiers pépins

 

Le 12 septembre nous quittons donc Port-Saint-Louis du Rhône pour notre périple méditerranéen, 10 ans jour pour jour depuis notre départ autour du monde avec Ty Punch.

 

Cette fois, notre bateau est un Mélody (10m20) de 1977 et il s’appelle Sarabande. L'architecte est André Mauric, le même que le First 30 donc nous ne sommes pas dépaysés. Par contre, par rapport à Ty Punch, nous sommes montés en gamme côté confort : frigo, toilettes et même cabine de douche avec eau chaude sous pression, guindeau (machine pour remonter l'ancre),...

 

Nous avons choisi Sarabande pour sa taille, son prix et le fait qu'il soit tout équipé avec quasiment aucun travaux de prévus. L'idée étant, à l'issue de notre périple à vélo, de poser nos sacs sur un bateau prêt à partir, au plus près de notre nouveau terrain de jeu : la Méditerranée.

 

Ça c'est comme pour la palette avec notre matériel, c'est la théorie...

 

Nous sommes arrivés de nuit sur notre premier mouillage à Carro. Au réveil, nous découvrons une eau très claire et vraiment bonne. Les filles ont encore un peu peur de se baigner du bateau alors nous allons vers la plage en annexe après avoir emprunté un gonfleur aux voisins (nous n'avons pas trouvé le notre).

 

Assez vite nous repartons vers les îles du Frioul. La navigation se fait au moteur. Yaëlle fait la sieste pendant que Manoë et moi restons à l'ombre du bimini et papotons. Nous entendons quelques « c'est loong la route » mais la navigation se passe plutôt très bien.

 

Gaëtan a déjà commencé une liste de bricolage à faire avec en premier lieu le guideau (appareil qui permet de remonter l'ancre). Il y a aussi le moteur d'annexe qui ne démarre pas.

 

Nous sommes dimanche et les îles du Frioul ne sont qu'à 2 milles de Marseille. Les mouillages sont bondés. Le temps de tourner un peu pour chercher un coin agréable, des bateaux libèrent des places et nous pouvons enfin mouiller à l'abri au fond d'une calanque.

Nous découvrons des voisins de mouillage plutôt bruyants, musique à fond jusque tard dans la soirée. Ce sera commun dans les autres mouillages et personne en semble s'en plaindre.

 

Nos journées s'étirent entre baignades, petites (toutes petites) balades et bricolage du guindeau pour Gaëtan. Le câble d'alimentation qui traverse le bateau jusque l'avant est à changer. Le problème n'est pas classé urgent mais il est à résoudre. Le bateau fait 8 tonnes donc un guindeau électrique c'est plus rapide qu'en mode manuel et beaucoup mieux pour le dos.

Nous avons aussi des problèmes d'énergie. Malgré le soleil, nous avons du mal à garder les batteries chargées. Nous décidons vite d'arrêter le frigo mais le problème n'est pas résolu pour autant. C'est gênant parce que nous n'arrivons pas à charger le PC correctement et nous avons un pilote électrique.

 

Nous découvrons aussi le problème des ports bondés. Nous aurions aimé nous balader une journée à Marseille et étions prêts à aller au port pour le faire. Mais le vieux port est plein et "il faut prendre rendez-vous et réserver Madame!". Nous aurons quand même droit à 3h d'arrêt au club nautique du CNTL.

 

Après Marseille, les falaises entre lesquelles s'ouvrent les calanques sont impressionnantes. Nous mouillons dans la calanque de Morgiou et découvrons un univers très paisible et hors du temps alors que nous ne sommes qu'à 3km des portes de Marseille. A l'approche de Cassis, les calanques de d'En Vau et Port Pin sont plus petites et plus fréquentées. Nous mouillons quand même à Port Pin pour un nouveau plaisir de la baignade. La journée, il y a foule entre les baigneurs, les kayakistes, les bateaux de location sans permis, les bateaux à moteur et les bateaux de passagers qui font demi-tour au fond de la calanque le temps de prendre la photo. Le soir, tout ce petit monde rentre à la maison et nous profitons de l'endroit avec les deux ou trois bateaux restants.

 

Nous n'avons pas encore envie de nous lancer dans de grandes marches ou de grandes découvertes à terre. Ce rythme semble convenir aux filles qui se baignent 3 à 4 fois par jour, à partir du bateau désormais. Nous faisons connaissance avec Sarabande et cela nous prend de l'énergie. Et ce n'est pas fini...

Chacun trouve peu à peu sa place à bord. Les cabines sont attribuées et ne devraient plus changer. Nous avons arrêté d'espérer faire s'endormir les filles dans la même cabine et Yaëlle qui s'endort dans notre cabine est couchée dans le carré quand nous allons au lit. 

 

Le temps passe quand même et nous aimerions arriver à Porquerolles assez rapidement. Nous prévoyons un arrêt à la Ciotat pour régler nos problèmes électriques et de moteur d'annexe. Mais dans la baie de la Ciotat c'est maintenant le moteur qui s'arrête. Nous mouillons à la voile devant le port de la Madrague à St Cyr sur Mer et ne prévoyons pour l'instant pas de date de départ tant que le moteur n'est pas réparé.

 

A l'heure qu'il est (22 septembre), nous sommes à l'abri au port des Lecques. Gaëtan pense que la panne du moteur vient du gasoil encrassé dans le réservoir et a l'a démonté. Au port ce sera plus simple de se déplacer à terre et ce sera plus facile aussi d'emmener les filles se dégourdir les jambes. D'autant plus que l'épisode méditerranéen a commencé... Les orages sont fréquents et nous coincent à l'abri dans le bateau. En fin de semaine, c'est le mistral qui prendra le relais : 50 nœuds sont annoncés.

De toute façon nous avons besoin de cette pause forcée pour tout mettre au clair. Nous réalisons qu'il n'est pas possible de partir sereinement sur un bateau préparé par quelqu'un d'autre. Finalement, un bateau est très personnel. Sarabande est bien équipé mais il est complexe et très "électrifié" pour nous. A part la panne du moteur, toutes les autres pannes ou galères n'auraient pas pu exister sur Ty Punch (j'ajoute le débordement de la cuve à eau noire dans le placard des toilettes à la liste des soucis). Nous étions pourtant convaincus que la simplicité était gage de sérénité... Nous allons réparer et tenter de trouver des solutions simples et cohérentes avec notre fonctionnement pour que la suite de l'année se passe sans gros soucis. Mais nous avons bon espoir !

 

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