Palma, la vie presque normale - 17 au 25 novembre 2020

 

Nous mouillons devant le petit port de Portixol, la plage voisine nous paraissant intéressante pour débarquer.

 

Jusqu'ici, nous avons connu des mouillages très calmes, des villes balnéaires désertes avec la majeure partie des maisons et hôtels fermés, les magasins aux rideaux baissés. Aux Baléares, la saison touristique s'arrête le 1er novembre. A cette date, les sauveteurs quittent les plages, les hôtels ferment ainsi qu'une bonne partie des sites touristiques. Cette ambiance de cité déserte commençait un peu à nous peser. Alors c'est émerveillés que nous débarquons à Palma pour la première fois, à la tombée de la nuit. La promenade du bord de mer est pleine de cyclistes, joggers, promeneurs en famille. Il y a des cours de sport et de Capoeira en plein air, des parties de volley sur la plage. Nous nous joignons au mouvement pour nous balader vers le port voisin.

 

Dès le lendemain matin, Gaëtan débarque les vélos et nous partons vers la vieille ville en longeant la mer. Les vélos nous permettent de nous balader avec les filles sans efforts et nous savourons nos déambulations dans les ruelles sans gémissements. Nous commençons notre série de visites par celle du palais royal de l'Almudaina. Le palais servait de résidence aux rois des Baléares et est utilisé aujourd'hui par la famille royale d'Espagne pour ses réceptions officielles lorsqu'elle se rend aux Baléares. Le monument porte les traces des différentes époques d'occupation de l'île : arabe, chrétienne.

 

 

En sortant du palais, je me rends avec les filles au petit bureau d'information touristique à proximité. Confiante, je pose mon vélo contre un mur, nous en avons pour quelques minutes. Quand nous ressortons, le vélo a disparu ! Nous ouvrons grand nos yeux et à peine le carrefour traversé, j’aperçois mon vélo à côté d'un joueur de guitare : « mais, il n'était pas attaché ! ». Ah, un vélo pas attaché est un bien publique ici, je retiens ! Dans l'affaire, Manoë a perdu la mousse qui rendait le porte-bagage confortable et surtout, les filles sont surexcitées et imaginent toute une panoplie de punitions cruelles pour que le « joueur de guitare » ne recommence pas. Mais où vont-elles chercher tout ça ???

 

Les jours suivants nous reprenons les visites. La Cathédrale monumentale avec sa grande rosace, la Lloja (bourse maritime), le marché de l'Olivar, le musée de Mallorca,... nous sommes seuls, où que nous allions.

 

 

 

Nous commençons à avoir des habitudes près de notre petite plage. Le soir, les filles aiment aller jouer « au rond », une place circulaire où elles côtoient d'autres enfants sans vraiment jouer avec eux. La barrière de la langue est un frein mais on sent que le covid empêche parents et enfants de se rapprocher. Aux Baléares, depuis notre arrivée, nous remarquons que les gestes barrière sont très respectés. Le masque est porté par tout le monde, les signalisations dans les magasins sont respectées et si l'on est inattentif, le rappel à l'ordre ne tarde pas de la part des commerçants. Parfois, les précautions prises par certains paraissent un peu exagérées comme lorsque les gens font un détour pour passer à plus de 2m de nous dans la nature, tout en remettant le masque qui n'est jamais loin. Mais ceci étant, la population espagnole n'est pas confinée dans son ensemble, ce qui, au vu du contexte dans les autres pays peut être vécu presque comme un réconfort face aux efforts accomplis.

 

 

Deux jours après avoir récupéré mon vélo, Gaëtan m'informe lors d'un débarquement que mon vélo a encore disparu ! Le joueur de guitare en prend encore pour son grade mais nous raisonnons les filles : cette fois, le voleur devait être équipé pour couper la mini chaîne antivol de nos vélos pourris. Ce n'est pas tellement le vélo que nous regrettons, mais les balades en famille qu'il nous permet... Désormais, nous allons devoir marcher ou prendre le bus.

 

La déception est de courte durée puisque deux jours plus tard, en faisant son footing sur le front de mer, Gaëtan retrouve mon vélo sous les fesses d'un type qui se balade tranquillement en regardant la mer. « Eh oh, c'est mon vélo ça ! ». Le type a bien essayé de le revendre à Gaëtan mais sans trop insister. Youpi, nous avons encore quelques balades et courses à faire. Ce vélo trouvé dans les poubelles à Porquerolles n'a pourtant rien d'extraordinaire, bien au contraire !

 

 

Le vent tourne et le mouillage devient inconfortable. Un peu plus ici qu'ailleurs, les filles regrettent de partir et disent au revoir à tous les éléments qui composaient leur petit univers : la jetée du port voisin, la plage, le restaurant, le « rond », la vue sur la Cathédrale... Nous allons seulement vers l'ouest de la baie mais nous ne serons plus dans l'animation de la ville.

 

Dans le mouillage près de Ses Illetes, nous sommes entourés de bateaux habités par des jeunes et moins jeunes qui travaillent aux Baléares et vivent sur leur bateau toute l'année.

 

 

Nous ne savons pas très bien comment organiser la suite de notre périple. Nous avons besoin de changer d'air et la météo ne nous permet pas de continuer vers le nord de l'île pour l'instant. Le temps est de plus en plus dégradé et les baignades se font plus rares. Nous cherchons du wwoofing à faire dans les terres, nous avons contacté une école dans les bois (Ses Milanes) que nous serions curieux de visiter mais nos recherches sont sans résultat pour l'instant. Nous sentons qu'il est temps de changer de rythme pour les filles qui risquent de s'ennuyer si l'hiver continue comme ça.

 

Un matin, nous recevons des nouvelles d'un bateau parti autour de l'Atlantique. Ils quittent les Canaries pour le Cap Vert et nous décrivent une ambiance détendue par rapport au covid, la présence de plusieurs bateaux de voyage... Nous réalisons que tous les pays du monde ne sont pas fermés. Est-ce que nous avons encore le temps ? Est-ce que nous voulons abandonner la Méditerranée ?

 

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