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Les Canaries

 

Pendant 3 jours, le vent annoncé calme au large souffle en furie entre la Graciosa et Lanzarote. Après renseignement pris auprès des pêcheurs locaux, il s'agit d'un phénomène catabatique qui apparaît par vent de sud-est. Le vent dévale la falaise de Lanzarote et s'abat dans le goulet entre Lanzarote et La Graciosa. Voilà pourquoi nous n'avions pas de vent au large et que nous avions 30 nds entre les îles. L'après-midi, ça se calme et le vent reprend de plus belle le soir. Nous décidons de rester au port le temps que le vent tourne, n'ayant pas du tout envie de subir ce temps au mouillage.

 

 

Nous prenons beaucoup de plaisir à parcourir les rues calmes et ensablées de Caleta de Sebo, bordées de petites maisons blanches. Cerise sur le gâteau, il y a une aire de jeux ouverte. Nous allons pouvoir éditer un guide des aires de jeux pour enfants à force...

 

L'île est dominée par plusieurs volcans éteints et le paysage est aride. Un peu en retrait du village, nous marchons autour de quelques potagers, barricadés derrière des palettes et toutes sortes de planches pour protéger les cultures du vent. La terre est recouverte de graviers de lave pour conserver un maximum d'humidité. A part quelques palmiers au village, il n'y a pas d'arbres sur l'île.

 

 

Dans le mouillage de Playa Francesa, nous rencontrons quelques bateaux et profitons un peu de la plage. Un volcan domine le mouillage et Manoë est impressionnée de le voir de si près.

 

 

Nous avons commandé du matériel qui doit arriver bientôt chez Cathy que nous avions rencontrée il y a 10 ans grâce au site de couchsurfing. Elle habite à Puerto del Rosario, la capitale de Fuerteventura. La ville s'est étendue et le port avec, nous avons du mal à retrouver l'endroit où nous avions mouillé. Il est désormais dans l'enceinte du port et interdit. Une petite marina a ouvert récemment et nous voilà de nouveau contraints d'aller au port. De manière générale, il y a peu de mouillages très abrités aux Canaries. Et les marinas ont poussé comme des champignons donc elles sont devenues presque incontournables. Heureusement que les prix pratiqués sont souvent abordables ce qui nous permet d'y séjourner sans trop grincer des dents.

 

Nous passons quelques débuts de soirées en ville et avons un aperçu des festivités des Rois Mages. La fête des Rois Mages, le 6 janvier, est ici davantage fêtée que Noël. La fête foraine et le marché de Noël avec quelques spectacles sont ouverts mais les visiteurs n'affluent pas en masse. Pour entrer dans l'un ou l'autre, il faut passer à la borne de désinfection des mains, une personne prend notre température et nous laissons notre nom et nos coordonnées dans le registre. Même si les Canaries sont très peu touchées par le covid les habitants respectent les mêmes mesures sanitaires strictes qu'en Espagne. Certaines personnes vont même jusqu'à garder le masque à la plage et là on se met à douter de la possibilité que la vie redevienne comme avant !

 

Cathy nous guide vers l'intérieur de l'île où nous visitons Betancuria, l'ancienne capitale de l'île. Nous nous offrons aussi un tour à dos de chameau et dans tout ça, notre pilote automatique de secours finit par arriver. Il ne nous reste plus qu'à réceptionner la grand-voile commandée à Carthagène et nous serons libérés pour partir vers le Cap Vert. En attendant, nous en avons marre d'être au port et partons vers le sud, à la recherche de mouillages abrités. Le vent souffle toujours de façon un peu soutenue et nous nous méfions des effets de site même sous le vent des îles.

 

 

Nous serions bien restés un peu à Lajita avec sa plage de sable totalement noir et très fin. Mais le vent va tourner alors nous allons au sud de l'île, à Morro Jable. Nous nous apprêtons à mouiller devant la grande plage de sable fin quand les sauveteurs en mer viennent à nous et nous souhaitent la bienvenue sur un ton super cool pour mieux nous annoncer les règles ensuite : pas le droit de mouiller derrière les bouées et surtout, interdiction de laisser l'annexe sur la plage. On peut se faire déposer mais pas plus, il faut faire le grand tour par le port. Nous ne sommes donc pas dans le mouillage idéal mais nous n'osons pas quitter l'île avant d'avoir des nouvelles de DHL qui doit acheminer notre voile.

 

Nous allons quand même faire un tour dans le parc naturel de Jandia avec ses paysages toujours très minéraux mais stupéfiants. A Cofete, nous sommes surpris de trouver des toutes petites maisons au bout de 20km de piste. L'endroit nous apaise et nous réconforte, il nourrit notre envie de lieux uniques et originaux à l'opposé des complexes hôteliers immenses de Morro Jable et de beaucoup d'endroits aux Canaries.

 

Après m'être bagarrée au téléphone, composé une dizaine de numéros chez DHL et parlé à au moins autant d'interlocuteurs, la nouvelle vient du voilier : notre voile pourrait être disponible à partir du lundi 18 janvier à Las Palmas, sur l'île de Gran Canaria. Nous étions sur le point de partir vers le Cap Vert, nous allons rester 3 jours de plus pour nous donner la chance de réceptionner enfin notre voile.

 

Donc nous quittons Morro Jable avec joie pour un petit mouillage dans le parc de Jandia avant de mettre les voiles vers Las Palmas.

 

Avant de partir, nous devons faire un test covid antigénique, obligatoire pour l'entrée au Cap Vert. L'entrepôt de DHL est à 5 minutes de l'hôpital donc nous fonçons, venant de recevoir un message disant que la voile était en partance pour Fuerteventura. J'enrage ! Nous avons été ultra clairs pour dire de garder la voile à Las Palmas jusque mercredi... Bref, elle est finalement encore à l'entrepôt et un manutentionnaire l'amène devant moi !! Inimaginable ! Nous sommes libres et pouvons partir !! Avant de rentrer au mouillage, nous visitons le centre de l'île, surpris par le contraste avec Fuertventura et Lanzarote : l'île est verte et humide et pour accéder à son sommet, le Pico de las Nieves, nous traversons les nuages. « Ça fait du bien de voir des plantes », commente Manoë. Dans la vallée de Guayadeque, les maisons et abris sont creusés dans la roche, jusque dans des endroits apparemment inaccessibles.

 

 

Nous passons une soirée avec nos voisins de mouillage, une famille de français partis depuis 2 ans de Méditerranée, heureux de retrouver la vie sociale entre voyageurs. Les filles sont bavardes comme tout, impatientes de raconter leur aventures et de faire visiter leur bateau à des étrangers.

 

Le 20 janvier, nous partons en début de soirée vers le Cap Vert, poussés par le vent, youpi !

 

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