La ville de Mindelo, sur l'île de Sao Vicente, est l'un des ports d'entrée et de sortie au Cap Vert. C'est donc là que nous faisons notre sortie du pays et que nous trouvons tout ce qu'il faut pour les bricolages du bord (réparation de l'anémomètre, latte pour notre voile neuve, courses diverses). Nous avons aussi besoin d'un dentiste et nous trouvons notre "bonheur" avec une dentiste très compétente, avec qui nous pouvons nous comprendre (en anglais ou français) et dont l'hygiène du cabinet semble impeccable.
Nous rencontrons aussi beaucoup de bateaux français et notre vie sociale est bien remplie. Certains se préparent pour traverser l'Atlantique, d'autres restent encore plusieurs mois comme notre amie Eugénie, d'autres encore attendent des vents favorables pour rentrer vers l'Europe. Nous allons faire de même mais en attendant en Gambie.
Notre guide mentionne qu'il est possible d'obtenir une autorisation pour s'arrêter quelques jours à Fogo même si la sortie du pays est faite. En réalité la police ne veut pas faire de papier à Gaëtan et lui dit de simplement dire que nous avons un problème pour justifier l'arrêt...
Après une journée et une nuit humides et venteuses (notre anémomètre à nouveau opérationnel nous indique des vents entre 30 et 35nds), nous mouillons derrière la jetée du petit port de Fogo, à l'abri du vent et soulagés que les filles puissent enfin se nourrir.
La veille ne notre départ de Mindelo, nous avons mis en place un véritable plan de bataille anti-mal de mer : nourriture basique (chou, maïs, etc..), hydratation avec de l'eau et même de la solution de réhydratation, stock de concombre, de chips (ça passe bien en mer)... Mais l'état de la mer a eu raison de nos minettes qui ont fini la traversée allongées sur leur couchette une fois de plus.
La police de Fogo est plutôt cool et rassurée que nous ayons déjà la clearance de sortie parce qu'ils ne peuvent pas nous la faire. Pas besoin de fournir une raison d'arrêt valable, pas de durée de séjour limitée. De toute façon nous ne pouvons pas rester trop longtemps.
Notre voulons marcher dans la caldeira, voir le volcan et si possible son cratère. Pour une fois, nous prenons un guide. Il nous dit que certains enfants de 6 ans peuvent arriver jusqu'au sommet du volcan alors nous avons décidé de tenter le coup. Manoë est motivée et nous faisons deux équipes : Manoë, Gaëtan et Papinho le guide, Yaëlle et moi allons marcher vers le "petit volcan".
Après une heure de route, nous atteignons la caldeira, dominée par le cône parfait du volcan noir et marquée par les coulées de lave successives. La dernière date de 2014 et a englouti un village et une partie de la petite ville de Cha de Caldeira.
La voiture nous dépose, Yaëlle et moi, au départ du chemin vers le petit volcan, un cratère sur les flancs du grand volcan. Nous avons à peine marché 100m que Yaëlle se plaint que c'est trooop loong! Heureusement, j'ai prévu le porte bébé pour venir à bout de l'itinéraire parce que maintenant la voiture est repartie et nous sommes seules au milieu de nulle part.
La montée est ardue dans les pierres et les graviers de lave mais le paysage à couper le souffle est réconfortant. Nous pique-niquons un peu à l'écart du cratère qui dégage une forte odeur de souffre et reprenons la marche en descendant vers Cha de Caldeira où nous devons retrouver le taxi et l'autre équipe.
Gaëtan, Manoë et Papinho commencent la marche à Cha de Caldeira. Au début, le chemin monte en pente douce puis les choses sérieuses commencent au pied du volcan. Le chemin monte en lacet et avec de nombreuses pauses, Manoë grimpe tranquillement. Elle est très motivée et tape dans les mains pour marquer la fin de la pause "allez, on repart !". Le guide nous a dit que la montée durait en moyenne 3h et la descente 1h. C'est plus que tout ce que Manoë a déjà fait mais avec un cratère de volcan à la clé, ça pousse à gravir des montagnes.
Le chemin devient de plus en plus raide et les pauses se font plus fréquentes (très très fréquentes). Au bout de 3h de marche, ils ne sont qu'à mi-pente et la montée est de plus en plus dure. Gaëtan se résout et ils font demi-tour. Mais ce n'est pas une descente comme les autres : elle se fait dans les graviers de lave, sur les fesses ou sur les jambes mais à fond les ballons. Le volcan devient un toboggan géant et Manoë rit comme une folle. Elle n'aura pas vu le cratère mais l'effort de la montée est bien récompensé. Papinho lui donne rendez-vous dans quelques années, pour cette fois, aller jusqu'au sommet !
La météo n'attend pas alors nous faisons un barbecue sur la plage avec nos voisins de mouillage puis levons les voiles le 16 mars en direction de la Gambie.