De la Gambie aux Açores - 27 avril au 13 mai

 

En ligne droite, 1800 milles nous séparent de l'île des Açores la plus au sud : Santa Maria. En allant en Gambie, nous pensions être mieux placés pour remonter vers le nord malgré les vents de nord-est. Mais c'était sans compter sur le vent qui suit la côte africaine et qui souffle du nord, voire du nord-ouest au niveau de la Gambie !

 

Après avoir fait nos adieux à la Gambie et à Banjul, nous sortons du fleuve en faisant cap... vers le Brésil ! C'était prévu et petit à petit le vent prend un peu d'est et nous mettons peu à peu le cap vers le Cap Vert. Il souffle à environ 25 nœuds et ce départ un peu agité met l'équipage K.O. à part Gaëtan qui assure pour tout le monde. Il pêche même une grosse daurade coryphène.

 

 

Nous ne savons pas encore si nous allons nous arrêter au Cap Vert ou pas. L'idée est séduisante : les filles veulent manger une glace à Mindelo, Gaëtan avait repéré une boucherie qui lui faisait envie et moi j'aime l'idée d'une ou deux nuits complètes mais j'ai aussi très envie de faire la navigation une bonne fois pour toutes.

 

Le quatrième jour, nous passons entre les îles de Boa Vista et de Sal, hésitant toujours à nous arrêter. Tous les estomacs sont désormais bien en place, la fatigue se dissipe, la météo pour les prochains jours est bonne alors à part pour le plaisir, l'arrêt ne s'impose pas, nous continuons vers le nord.

 

La première difficulté de cette navigation est de remonter au près dans les alizés qui soufflent du nord-est et peuvent être assez forts parfois. Puis, à peu près à mi-parcours, il faut traverser une zone de transition entre les alizés et les vents d'ouest dominants dans l'Atlantique nord où les vents peuvent être faibles et souffler un peu n'importe comment. Puis enfin, selon sa position, il faut traverser l'Anticyclone des Açores.

 

Nous prenons la météo tous les deux jours pour nous assurer qu'aucun coup de vent ne risque de nous « cueillir » avant l'arrivée aux Açores. Les prévisions sont bonnes, le vent annoncé est faible même s'il souffle parfois du nord, là où nous allons, ou qu'il est très faible...

 

 

La vie à bord a pris son rythme de croisière. Gaëtan commence les quarts tandis que je fais le dernier quart quand les filles se réveillent. Ma mission est de les occuper en silence pendant que Gaëtan fait sa dernière tranche de 3h de sommeil. Nous lisons des livres, j'invente des histoires ou nous jouons aux Lego dans la cabine arrière. Parfois ça rate et Gaëtan est réveillé donc nous passons au petit déjeuner plus tôt. Si nous avons bien anticipé, nous avons cuit du pain dans la nuit, sinon nous faisons des crêpes puis chacun retourne vaquer à ses occupations : jeux, sieste, lecture, bricolage... Au bout de quelques jours et à la faveur du temps calme nous réussissons même à faire des temps « scolaires » avec Manoë.

 

Chaque jour nous déplaçons les panneaux solaires accrochés aux filières afin qu'ils soient le mieux exposé possible. Ça fonctionne, nous n'avons pas besoin de démarrer le moteur chaque soir pour recharger les batteries avant la nuit.

 

Le septième jour, les WC se coincent et heureusement nous réussissons à les débloquer. Le neuvième jour, un cargo croise notre route et c'est la fête à bord, nous ne sommes pas seuls !!

 

 

Quand nous faisons cap directement vers les Açores c'est la fête, quand ce n'est pas le cas, nous patientons, appréciant les conditions. L'eau est d'un bleu-violet magnifique et des algues en formes de boules viennent agrémenter le paysage. La nuit, le sillage est phosphorescent grâce au plancton et quand la mer est lisse, les étoiles se reflètent dedans. Plusieurs soirs d'affilée, nous avons la visite des dauphins et une fois, certains nous offrent même des bonds à au moins 3m de haut !

 

A partir du dixième jour, le vent est de plus en plus faible et nous découvrons que des petits poissons rayés noir et blanc se cachent sous notre coque. Les filles leurs jettent un peu de farine mélangée à de l'eau et chaque jour vient la question « est-ce que quelqu'un a donné à manger aux poissons ? ».

 

Nous voyons aussi quelques déchets plastiques dont une caisse sous laquelle je repère plusieurs petits poissons. Nous coupons le moteur et nous mettons à l'eau avec les masques pour un « snokelling » en plein océan dans le bleu limpide. La caisse est couverte de petites algues et abrite des crabes, des poissons tout noirs, un banc de petits poissons argentés, des balistes...

 

 

Le vent est toujours faible et souffle dans la mauvaise direction alors, pressés d'arriver et voyant sur les cartes qu'il y a du vent plus au nord, nous faisons 20h de moteur d'affilée. Heureusement, le vent nous pousse vers Santa Maria sur les derniers milles et nous entrons dans le petit port en milieu d'après-midi, le jeudi 13 mai.

 

 

Amarrés au quai d'accueil, les formalités sont efficaces et comme nous avons fait plus de 12 jours de mer nous ne sommes pas soumis à un test PCR et à la quarantaine en attendant les résultats du test. Nous débarquons sitôt le bateau amarré à sa place au ponton et allons faire un tour à Vila do Porto. Ça c'était la règle en vigueur le jeudi et le vendredi... Mais le samedi, ou nous demande de venir faire un test et de rester à bord tout le week-end en attendant les résultats du test... Sacré covid... Heureusement nous avons fait des provisions de fruits et légumes, de chocolat, de fromage, de vin et de bière !

 

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