Comme prévu, nous ne nous éternisons pas au Cap Vert, même si plus les jours passent, plus l’envie de rester un peu plus grandit.
Nous quittons notre bouée du club de plongée le 19 décembre au matin, avec pour projet de nous arrêter au poste à gasoil de la marina pour faire les pleins d’eau et de gasoil sans avoir à transporter des bidons. Facile…
Sauf que ce matin-là, le réseau d’eau de la marina est en panne et la réparation va prendre du temps, plus que les 30 minutes que l’on nous annonce au départ. Nous tergiversons, puis finissons par retourner à couple d’un bateau du club de pêche, après autorisation de son occupant, et, 2 heures plus tard, nous parvenons finalement à remplir nos cuves.
Nous avons 260 litres dans les réservoir du bateau et nous avons prévu 150 litres en bidons, ce qui ira largement pour les 15 jours de mer prévus (plus la marge de sécurité). Si nous faisons attention, nous estimons pouvoir consommer 15 litres par jour pour tout : boisson, cuisine, vaisselle, toilette.
Nous ne sommes pas fâchés de quitter le Cap Vert, ce matin, l’air est rempli de poussière sableuse, le ciel est orange et tout ce qui traîne dehors est rapidement couvert d’une pellicule orange. Ce sable vient du continent africain où une tempête de sable a probablement eu lieu.
Nous quittons la baie de Mindelo dans un brouillard, avec une visibilité à à peine un demi-mille.
Dès le départ le vent nous pousse et ce sera notre allure pour toute la traversée. Il faut 3 jours pour que l’horizon se dégage vraiment, que le mal de mer de Manoë passe et nous voilà en mode « vie en mer ».
Gaëtan fait le premier quart accompagné des filles qui dessinent ou lisent alors que je suis partie me coucher en même temps que le soleil.
Le matin je suis de quart quand les filles se réveillent et nous grignotons un petit déjeuner avant de vaquer à nos occupations : lecture, dessin, écoute de podcasts, papotage, bricolage. Quand Gaëtan est réveillé je refais une sieste. Il prépare le repas de midi et les après-midis sont souvent occupés par un film, des bricolages-découpage-collage, des constructions de cabanes en tissus. Les filles parlent beaucoup de la maison, des changements qu’elles voudraient y faire. Elles imaginent, font des plans et ça nous fait rire parce que nous avions tendance à faire pareil sur Ty-Punch. En fin d’après-midi, c’est l’heure de la douche, puis de la préparation du repas et c’est reparti pour une nouvelle journée.
L’océan nous réserve peu de surprises. Nous ne voyons pas un seul dauphin, mais des oiseaux nous rendent visite tous les jours. Nous galérons un peu avec les nappes de sargasses qui s’accumulent dans le régulateur et finissent par le bloquer (pour en savoir plus sur les sargasses :https://reporterre.net/Les-sargasses-pourrissent-la-vie-des-Antillais)
L’océan nous réserve peu de surprises. Nous ne voyons pas un seul dauphin, mais des oiseaux nous rendent visite tous les jours. Nous galérons un peu avec les nappes de sargasses qui s’accumulent dans le régulateur et finissent par le bloquer. Régulièrement, nous devons arrêter le bateau pour les dégager. C’est un vrai fléau.
Nous ne rencontrons personne à part un bateau de pêche chinois avec plusieurs signaux AIS que nous supposons être des balises pour les filets de pêche.
. Régulièrement, nous devons arrêter le bateau pour les dégager. C’est un vrai fléau.
Nous ne rencontrons personne à part un bateau de pêche chinois avec plusieurs signaux AIS que nous supposons être des balises pour les filets de pêche.
Notre traversée est agrémentée par Noël et le premier de l’an que nous fêtons tranquillement. Les filles avaient des envies de bûche nappée au chocolat mais après argumentation, elles acceptent l’idée que ce n’est pas évident à faire en mer, surtout sans chocolat et sans frigo !
Elles se lancent quand même dans la confection de sablés ce qui les occupe bien.
Nous avons aussi décidé que nous ferions une journée « déguisements ». Mais pour ne pas tout faire d’un coup, elle a lieu 2 ou 3 jours après Noël.
Les filles ont tendu des tissus pour faire un vestiaire dans le carré, chacun se prépare avec les moyens du bord. On rigole un bon coup puis la vie reprend, « quand même c’est long » !
Au fur et à mesure que nous approchons de la Guyane la chaleur monte et surtout l’humidité. Les 4 dernières nuits sont ponctuées de grains venteux et pluvieux qui rincent efficacement la poussière orange agglomérée par les embruns.
Le 2 janvier, nous arrivons aux Îles du Salut, au large de Kourou. La traversée a duré 14 jours et il nous reste de l’eau et de la nourriture pour profiter de ces îles qui sont devenues un paradis après l’enfer du bagne. Les filles sont euphoriques à la vue des cocotiers et tout le monde est vraiment content d’être enfin arrivé ! C’était une traversée longue mais facile, qui a rassuré les filles qui pensent déjà à la longue traversée des Antilles vers les Açores.