3 jours et demi de mer nous mènent au nord de Tobago où nous arrivons juste avant la tombée de la nuit. C’était court mais difficile. Nous nous sommes fait secouer tout du long, le vent étant de travers. Les embruns arrosaient régulièrement le pont donc impossible de garder les hublots ouverts et de faire entrer un peu d’air dans le carré pour se rafraîchir un peu.
A Tobago, Gaëtan connaît la baie mais nous, les filles, nous avons du mal à percevoir la beauté du lieu. L’eau est sombre avec le soir et il y a plein de grosses méduses qui rendent la baignade peu tentante.
Après une bonne nuit de sommeil nous nous rapprochons du débarcadère de Charlotteville et allons à terre faire les formalités d’entrée dans le pays.
Beaucoup d’hommes sont assis à ne rien faire, des canettes de bière vides autour d’eux. Ils nous saluent gentiment. Avec notre culture où l’on doit toujours être en action, nous avons du mal à saisir comment on peut rester inactif aussi longtemps. Mais Manoë nous éclaire d’un ton évident : « Ben oui ils sont en train de rêver et ils n’ont pas fini !! ».
La ville est toute petite, toute proprette avec les services nécessaires: douane et immigration, bibliothèque avec wifi, distributeur de billets, petits commerces et restaurants, station service.
Avec un grand sourire, la douanière nous demande 100€ car nous sommes arrivés après l’heure de fermeture des bureaux hier soir ("overtime"). Cependant, elle accepte notre clearance du Cap Vert, nous avons totalement oublié d’en faire une en quittant la Guyane. Nous ferons comme si nous n’étions pas allés en Guyane.
Pour l’immigration et la santé, il faudra revenir demain, il n’y a personne aujourd’hui.
Nous nous baladons dans les 3 rues perpendiculaires à la plage et revenons à bord pour la baignade. Les méduses sont parties et avec le soleil, nous voyons la baie d’un autre œil et elle est très belle avec ses falaises à la végétation luxuriante, les barques de pêche multicolores, les pélicans qui pêchent ou se prélassent au soleil et les plages de sable blond !
La plage des pirates, devant laquelle nous étions mouillés hier, est à à peine 1km à pied. Sur le chemin nous voyons des perroquets, un écureuil. La végétation est riche et la plage très belle. Les grosses vagues interdisent par contre le débarquement en annexe mais pas les sensations pour la baignade.
La douanière a vu avec sa collègue de l’immigration : je ne suis pas obligée de revenir au bureau avec les filles parce qu'il faut faire l’école. Nous allons travailler à la bibliothèque pendant que Gaëtan gère la paperasse. Au bout de 2h30 il y est toujours, il a rempli des formulaires en 5 exemplaires, il est au bout !
Pour le samedi, le bateau-copain Django nous propose d’aller tous ensemble en minibus voir la plus haute cascade de l’île. Pendant que nous débarquons, une grosse averse nous trempe mais nous ne sommes pas inquiets, on sèche vite dès que le soleil ressort. Sauf que le soleil n’a pas prévu de revenir avant ce soir et nous passons la journée sous la pluie. Une accalmie nous incite quand même à aller voir la fameuse cascade. Le site est peuplé de nombreux oiseaux, tous plus beaux les uns que les autres. Il y a notamment une multitude de colibris. Il se remet à pleuvoir et nous mettons un terme à l’expédition pour finir à 9 à bord de Maya pour un goûter de crêpes.
Dimanche, un pêcheur nous vend une belle daurade coryphène et nous proposons à l’équipage de Django d’aller passer la journée à la plage autour d’un barbecue de daurade. C’est un vrai dimanche, comme si nous avions à nous remettre d’une semaine harassante.
Face aux formalités longues et tortueuses, aux règles d’ « Overtime » et aux moments de présence des officiels plus ou moins aléatoires, Gaëtan a déjà fait les formalités de sortie du territoire. Nous partons dès le lundi soir en direction de Grenade. Nous serions bien restés plus longtemps à Charlotteville pour découvrir davantage de l’île de Tobago. Un couple d’anglais venu il y a 24 ans était étonné que ça n’aie pas changé ! C’est rare !