Nous arrivons sur les côtes de Marie-Galante au lever du jour après une nuit de navigation tranquille depuis la Martinique. L’île est peu haute et toute plate, ce qui nous change des îles volcaniques aux reliefs boisés et escarpés.
Nous mouillons dans la baie de Saint-Louis où se trouvent déjà des dizaines (une centaine?) de bateaux au mouillage. Mais nous en cherchons un en particulier : un Mélody du nom de MelaBreizh, que nous n’aurons aucun mal à reconnaître puisqu’il s’agit en fait de notre ancien bateau Sarabande !
Anthony et ses filles sont à bord, nous nous reposons et nous nous retrouverons plus tard pour faire plus ample connaissance. Pour l’instant, nous ne nous étions vus que lors de la vente du bateau.
Saint-Louis est une toute petite agglomération avec le nécessaire dont un petit supermarché et pas mal de boutiques de créateurs et de souvenirs. Mais le week-end, c’est sacré, tout est fermé, alors nous sortons la voile de l’annexe pour une petite séance de voile dans le mouillage.
Avec MelaBreizh, nous allons à l’anse Canot, un mouillage devant une superbe petite plage boisée au sable blond, abritée par des falaises calcaires au nord et dans le prolongement de laquelle se trouve une plage plus grande après une petite pointe rocheuse. L’eau est d’un bleu clair qui incite fortement à la baignade, activité quotidienne immanquable, ne serait-ce que pour la douche du soir, obligatoire après les journées de chaleur.
Les filles s’entendent bien avec Laïna et Elaïse et nous allons marcher tout ensemble. Le sentier nous mène le long des plages puis nous montons vers les champs de canne et autres plantations dans les terres avant de revenir à la mer en longeant une rivière d’eau douce bordée de mangrove.
Nous finissons d’ailleurs par louer un pédalo pour se balader dans la mangrove et rappeler à nos jambes la sensation du vélo.
Nous passons aussi un peu de temps à bord de MelaBreizh que nous avons du mal à ne plus appeler Sarabande et ça nous fait très bizarre. Il a peu changé et les souvenirs reviennent petit à petit pour nous autant que pour les filles (c’est plus flou pour Yaëlle qui n’avait que 3/4 ans). On est bien sur Maya, notre Feeling 10.90 parce qu’on a plus d’espace mais on maintient que le Melody est un super bateau !
Cette escale paisible et lumineuse de Marie-Galante est propice à la réflexion sur la suite du voyage. Le calendrier affiché dans le carré nous prévient qu’il ne nous reste plus que 2 mois avant mi-mai, période à laquelle nous devrions partir vers les Açores dès qu’un créneau météo sera favorable.
Nous n’avons pas encore visité la Guadeloupe et les Saintes, nous avons fait l’impasse du la Dominique tout près et les nouvelles des copains qui sont plus au nord ou les lectures nous prédisent des escales avec des formalités très coûteuses pour le peu de temps que nous aurons à y passer puisque c’est quand même loin. La plupart des bateaux que nous rencontrons sont dans le même questionnement. Un soir nous parlons encore de Cuba ou de New York et le lendemain, la décision est prise : nous n’irons pas beaucoup plus haut que St Martin. Nous voulons nous permettre de prendre notre temps, ça fera aussi moins de navigations pour les filles pour qui ce sont toujours des moments difficiles. Et nous sommes soulagés, même si parfois je me dis que nous allons manquer des choses. Mais c’est le principe du choix !
En attendant, c’est la pénurie d’oeufs à St Louis. Gaëtan en trouve deux boîtes à la station service et la ferme avicole indiquée sur la boîte est tout près. Alors nous y allons et en aidant à ramasser les œufs que nous achetons, nous décidons de proposer nos services à Fabienne qui gère la ferme seule.
Le lendemain, nous voilà de retour, tous les 4 volontaires pour ramasser les œufs, rempoter du thym, donner les œufs cassés aux cochons. Au bout de 1h30 les filles ont laissé tombé les plans de thym pour courir après les poules mais nous passons tous quand même une bonne matinée. Opération à renouveler quand c’est pour aider et partager un moment avec des gens sympathiques.
Les filles adorent aller jouer sur MelaBreizh et notamment se baigner depuis la plate-forme très très bien faite et très pratique (on l’a adoré cette plate-forme!). Mais les dernières baignades sont écourtées à cause de la curiosité d’un barracuda de plus d’un mètre. Normalement le barracuda est curieux et pas agressif, sauf si on l’embête. N’empêche que s’il pouvait au moins éviter d’ouvrir la bouche armée de dents acérées pendant qu’il regarde les enfants jouer, immobile, ça serait un peu moins impressionnant !
Nos copains du bateau Dyade sont montés jusqu’aux îles Vierges Britanniques mais ils reviennent par là d’ici une semaine. Cette fois on ne les loupera pas et en les attendant, nous décidons d’aller faire un tour en Dominique, à 25 milles seulement. Nous reviendrons à Marie-Galante, nous n’avons pas fini de visiter et de profiter de ses superbes plages.