Peu mobiles à cause de notre pompe à eau cassée (le moteur ne refroidit plus), nous resterons au Gosier jusqu’à ce que la nouvelle pompe soit installée.
Le mouillage situé devant la plage de la Datcha est un peu agité, d’autant plus que la navette vers l’îlet du Gosier fait des allers-retours incessants en journée.
Après la tranquillité de Marie-Galante, ça nous change. Nous sommes en fait dans la banlieue de Pointe à Pitre et l’environnement est plutôt urbain et animé.
En attendant de retrouver Maël qui nous apporte la pompe à eau du moteur de métropole, nous profitons de la ville pour faire quelques courses et des achats neufs ou d’occasion : maillots de bain, livres, table pour le cockpit, un arc (!!), une pagaie de kayak pour remplacer celle que nous avons perdue (envolée et partie à l’eau??).
Tous nos déplacements se font finalement en stop. Je me retrouve à aller avec les filles jusqu’au grand centre commercial de Baie Mahaut où se trouvent dans la même galerie : Cultura, Joué Club et Decathlon. Les filles sont comme des folles devant le mur de boîtes Playmobils tout en sachant que nous repartirons les mains vides. Nous nous contenterons de la liste et en plus, de quelques accessoires de bricolage créatif. Finalement, ce centre commercial commence à nous écœurer et nous repartons vers Le Gosier, en stop encore.
Nous avons rendez-vous avec Maël un dimanche à la grande plage du Bois Jolan à Sainte-Anne. Ce n’est pas tout prêt et comme Gaëtan a fait l’aller-retour à Saint-François la veille, c’est mon tour. Il ira avec les filles à l’îlet du Gosier. La plage du Bois Jolan est très longue et très fréquentée le dimanche, d’autant plus qu’il y a un carbet avec des groupes qui viennent se produire en concert. Les Guadeloupéens apportent tout le matériel pour être à l’aise et passer la journée confortablement, au bord de l’eau et en musique : tables et chaises, barbecue, gamelles et vaisselle, glacière… Il y a des centaines de personnes sous les arbres !
Je suis arrivée plus facilement que prévu donc j’attends sur la plage avec mon livre. L’eau est peu profonde, la plage est protégée du large par un petit lagon. Quand je me mets à l’eau, j’aperçois un gros barracuda juste devant moi et mes envies de balade à la nage dans ce lagon se calment tout de suite, d’autant plus que l’eau est trouble. Je sais bien que le barracuda est inoffensif mais quand même…
La pompe récupérée, installée, nous allons en direction de la marina de Pointe-à-Pitre pour remplir nos réservoirs d’eau. Pas de chance, il y a une nouvelle coupure d’eau ! Nous attendons, puis décidons d’aller au mouillage près du centre ville en attendant que l’eau revienne. Le réseau d’eau guadeloupéen est très dégradé et les coupures sont fréquentes. Les habitants font des réserves quand ça marche, achètent des réservoirs et se résignent en attendant que les millions prévus pour ça soient bien affectés aux travaux de réfection du réseau…
Le lendemain matin, l’eau n’est toujours pas revenue et nous décidons d’aller visiter le Mémorial Act, centre de mémoire sur l’esclavage. Les différentes salles retracent l’histoire de l’esclavage depuis l’antiquité, en parlant également du racisme et des relations entre les noirs et les blancs au fil du temps. Les filles apprécient, même si les messages ne sont pas particulièrement adaptés aux enfants.
Nous visitons ensuite le centre ville de Pointe-à-Pitre qui n’a pas spécialement d’intérêt à part quelques rues rénovées autour du marché aux épices et quelques peintures de rue. Sinon, les immeubles en béton défraîchi et les rues abîmées donnent un aspect un peu délabré à la ville. Nous mangeons des bokits au bord de l’avenue principale et rentrons au bateau. L’eau n’est toujours pas revenue à la marina, nous allons devoir « bidonner ». Il y a un robinet au marché aux poissons tout près du mouillage et en 3 tours d’annexe, nous rechargeons près de 300l d’eau à coups de bidons de 5, 10 et 20L, quelle corvée !!
Nous allons passer la nuit au Gosier avant de partir le lendemain pour les Saintes. Avant le départ, les filles vont jouer avec l’arc dans le parc municipal et finissent par viser les pigeons, c’est beaucoup plus drôle qu’une cible fixe !