Au Fil des Milles
Après des semaines de mouillages et de baignades, dans un environnement à la végétation plutôt sèche, nous avons envie de verdure et la Guadeloupe offre ça aussi !
Nous allons donc vers la côte sous le vent, en commençant par mouiller à Rivière Sens. Le site en lui-même n’a pas un intérêt fou, mais nous louons une voiture pour aller randonner dans les terres.
La première rando de la série nous mène au canyon Moustique. Nous avons lu que la randonnée était facile et jolie et que l’on atteignait le canyon après une petite marche.
Nous laissons donc le pique-nique dans la voiture et partons confiants sur le chemin. Après une bonne heure et demi de marche dans la boue et dans le lit de la rivière nous arrivons enfin au canyon. C’est vraiment joli et la beauté du site nous fait oublier la faim. Nous nous mettons à l’eau pour remonter le canyon autant que possible et atteindre une petite cascade où nous nous baignons dans l’eau douce et fraîche. Quel bonheur !
Nous finissons par manger à 15h et finissons la journée par un crochet vers la deuxième chute du carbet, partie d’une série de trois chutes impressionnantes. La deuxième chute est facile d’accès, 20 minutes suffisent par un chemin aménagé.
Après ce premier jour d’échauffement, nous attaquons notre rando phare : l’ascension du volcan de la Soufrière. Le temps est couvert mais tant pis, le sommet du volcan est rarement dégagé de toutes façons. Nous nous garons sous le déluge et sortons quand ça s’arrête. L’ascension se fait dans la grisaille avec parfois une éclaircie qui nous permet de voir la mer furtivement. Mais plus nous montons plus c’est couvert et nous arrivons au sommet trempés. Le vent nous pousse à nous abriter dans le petit refuge en béton du sommet où nous nous retrouvons à pique-niquer dans une ambiance un peu glauque mais à l’abri !
La descente est longue et nous sommes soulagés d’arriver à la voiture, d’autant plus que la pluie a reprit de plus belle. Nous n’avons plus envie de marcher alors nous allons au bain des Amours à Gourbeyre. C’est un bain alimenté par une source d’eau chaude et ça fait drôlement du bien !
Comme nous sommes rôdés, le troisième jour, nous partons avec les copains du bateau Dyade vers le lac bleu et la cascade de la Parabole. Les pluies des jours derniers ont gonflé le torrent et nous galérons dans les roches glissantes et les traversées de torrent. C’est l’aventure ! Nos jambes commencent à fatiguer mais la présence des copains donne de l’énergie.
Après 3 bonnes heures de marche, nous savourons notre pique-nique sous un carbet à l’abri de la pluie et finissons à nouveau dans le bain des Amours avant de se lancer dans une mission courses pour profiter de la voiture.
Nous recevons des nouvelles du bateau Django qui vient de partir pour les Açores. Gaëtan en profite pour jeter un œil à la météo et nous annonce que nous avons un bon créneau pour partir autour du 7 mai. C’est dans 6 jours et tout d’un coup c’est l’euphorie à bord. On court dans tous les sens en disant « ouh là là, on part en transat ! ». Manoë réalise qu’elle ne veut pas partir parce qu’elle ne veut pas faire de longue navigation mais quand même, au bout c’est les Açores et bientôt la maison (fin juillet). On revoit la liste des choses à faire, les filles rangent leur cabine, Gaëtan monte au mat pour une inspection, je fais l’inventaire de la nourriture restante dans les placards et cette échéance qui nous paraissait lointaine devient tellement imminente !
Plusieurs bateaux sont dans la même dynamique que nous et c’est excitant.
Notre escale suivante est Bouillante, qui doit son nom des nombreuses sources chaudes qui ressortent sur le territoire de la commune. C’est d’ailleurs à Bouillante que se trouve l’unique centrale géothermique française. Lors de sa visite, nous apprenons que l’eau chaude de Bouillante ne vient pas du volcan de la Soufrière de Guadeloupe mais de la Soufrière de Montserra qui arrive ici par une grande faille. L’eau est réchauffée au contact des pierres du sous-sol chaudes grâce à la présence de la Soufrière de Guadeloupe.
La centrale puise de l'eau en profondeur et sépare la vapeur d’eau pour faire tourner des turbines et produire de l’électricité (7 % de la consommation de Guadeloupe) et rejette l’eau chaude en mer par un canal à la sortie duquel la baignade est permise et bien agréable.
A Bouillante, dans la baie de Malendure se trouve l’îlot Pigeon appelé aussi réserve Cousteau. Nous avons décidé d’offrir aux filles un baptême de plongée. Elles ont fait d’énormes progrès sous l’eau depuis le départ et aux Saintes, le jeu était d’inventer des systèmes pour respirer sous l’eau sans avoir à remonter à la surface. Un essai a été fait avec un seau retourné mais les bouteilles c’est quand même plus pratique !
Elles reviennent ravies de leur baptême.
Nous retournons le lendemain en annexe et pour faire du snorkelling. Il n'y a pas beaucoup de coraux mais beaucoup de poissons et nous rencontrons une petite tortue imbriquée, une murène, deux barracudas... Mais le plus marrant c'est de jouer dans les bulles qui remontent des plongeurs !
Nous profitons de la présence du supermarché à deux pas du stationnement des annexes. On parvient même à amener le chariot jusqu’à notre annexe ce qui est un gain d’énergie considérable. En plus des conserves et autres stocks de sec, nous avons dû acheter 45L d’eau en bidons de 5L.
Nous prévoyons une consommation journalière de 15L d’eau douce et pour avoir une marge de sécurité, nous devons pouvoir tenir au moins 30 jours. Pour une fois, nous ne rincerons pas la vaisselle à l’eau douce. Les températures doivent aussi baisser pendant la navigation et nous pourrons un peu espacer les douches (lavage et rinçage du savon à l’eau de mer puis rinçage à l’eau douce avec 1L).
Le linge est propre, les filles profitent de la dernière journée ensemble pour jouer avec leur copine Laura et nous sommes quasi prêts ! Le départ de la Guadeloupe doit avoir lieu mardi 6 au soir pour une navigation vers Barbuda où le projet est de faire une pause de 24 heures pour voir des copains avant de nous élancer pour de bon jeudi 8 !