Barbuda et transat retour

Le vent de sud-est est établi pour plusieurs jours et nous avons le temps de faire une pause à Barbuda qui est sur notre route.

 

Notre dernière étape guadeloupéenne est Deshaies où nous faisons les derniers pleins : eau, gasoil, fruits et légumes. Barbuda fait partie du pays "Antigua et Barbuda" mais nous demandons l'autorisation de nous arrêter 24 heures sans faire de formalités. A Barbuda, la seule ville est loin du mouillage donc nous n'irons pas.

 

 

Barbuda

Les 80 milles qui nous séparent de Barbuda sont parcourus de nuit et nous arrivons au petit matin à l'approche de l'île toute plate. Il y a entre 5 et 10 mètres de fond et nous évoluons sur une eau turquoise. Nous finissons par trouver les bateaux des copains devant la grande plage "11 miles beach" qui porte bien son nom.

 

Pendant 2 jours, les filles font le plein de jeux avec les copines. Les 6 minettes finissent même en soirée pyjama sur le bateau Trinidad tandis que les parents prennent l'apéro sur Djam. Le moyen de transport des enfants est le paddle et chacun fait sa vie.

 

 

Pour nous c’est snorkelling, nage et balade sur la longue plage à la recherche d'un accès à la réserve naturelle où les frégates nichent. La plage est parsemée de petits coquillages qui lui donnent une couleur rosée par endroits. Il n'y a pas d'arbres, seulement le sable, la mer et les quelques végétaux de bord de plage.

 

 

Le ciel est assez encombré et nous offre des gros grains qui permettent de récupérer de l'eau de pluie, nous évitant de trop consommer nos réserves pour la transat et permettant même de refaire le plein avant le grand départ.

 

Pour notre dernier soir dans ce mouillage enchanteur, un groupe de dauphins passe entre nos bateaux, à la tombée du soir. Magique !

 

 

La Transat

Toutes les bonnes choses ont une fin et le vendredi 9 mai au matin, nous sommes fin prêts, il ne reste plus qu'à démarrer le moteur pour relever l'ancre... mais il ne démarre pas !! Après recherches, c'est l'arrivée du gasoil qui est bouchée. Pendant que Gaëtan règle le problème, les filles travaillent, une séance d'école est une séance d'école !

 

A 12h, ça démarre et nous voilà enfin partis après les aux-revoir aux copains que nous retrouverons certainement aux Açores. Les dauphins viennent à nouveau nous saluer alors que nous nous éloignons des eaux claires de Barbuda, cap au nord.

 

Si nous nous dirigeons trop vite vers les Açores, nous allons tomber dans la zone sans vent entre les alizés des tropiques et les vents d’ouest dominants des latitudes tempérées. Ça secoue un peu parce que nous sommes au vent de travers/bon plein et que le vent est encore fort mais nous savons que ça ne va pas durer. Manoë a décidé de ne pas prendre de cachet contre le mal de mer parce « une grande navigation sans le mal de mer au début c’est pas une vraie navigation et c’est pas la vraie aventure ».

 

Au bout de 5 jours le vent tombe, nous passons la zone sans vent et devons mettre le moteur une dizaine d’heures. C’est l’occasion de ranger un peu le bateau, de faire des crêpes.

 

A partir de là, nous sommes entre le vent de travers et le vent arrière et le vent souffle à 10-15nds, le bonheur. Les jours s’enchaînent dans un confort incroyable, sur une mer relativement calme. Nous essayons de ne pas faire descendre notre vitesse en dessous de 6nds, Gaëtan répétant que 0,5nds de moins, sur 20 jours, c’est 2 jours de navigation en plus. Nous avons fait les paris, nous pensons mettre entre 17 et 20 jours.

 

 

 

 

Au bout de 10 jours, la météo nous annonce du vent plus fort. Une dépression passe à notre nord et nous espérons qu’elle n’aura pas la mauvaise idée d’aller plus bas. Nous sommes un peu tendus alors que les vents annoncés ne sont pas si forts. Mais parfois, entre la réalité et les prévisions il y a des écarts importants…

 

Finalement ça va, le vent ne dépasse pas les 25 nœuds. Au plus fort nous naviguons sous trinquette seule et avançons encore à près de 6 nœuds. Les vagues arrosent le pont et nous repérons quelques fuites par les vis de hublots, par les pieds des chandeliers (« poteaux » qui tiennent la « clôture », appelée filière, autour du bateau).

 

Puis le temps de rêve revient et nous commençons à voir qu’il se maintiendra jusqu’à l’arrivée, nous sommes soulagés. Nous avons même du vent très faible qui nous oblige à sortir le spi (grosse voile « ballon ») pour garder notre allure.

 

Tous les jours, des voiliers et des cargos apparaissent sur l’écran de l’AIS. Nous voyons même des petites voiles à l’horizon parfois. Nous sommes loin d’être seuls sur l’autoroute du « retour du soleil ».

 

Les filles parviennent à peu près à s’occuper, en lisant, en jouant un peu, en bricolant et beaucoup avec l’aide des dessins animés quand même. Dans le temps calme, nous réussissons même à faire quelques séances d’école.

En approchant des Açores, les dauphins viennent nous rendre visite tous les jours. Nous apercevons même des baleines, dont une qui souffle juste derrière nous. Les couettes et les pulls sont ressortis pour les nuits fraîches. On a arrêté de transpirer à chaque mouvement et ça fait du bien.

 

 

 

 

Le 25 mai, nous réalisons que nous pourrions arriver le lendemain soir. Avec des conditions pareilles, nous pourrions naviguer encore une semaine. Mais nous sommes quand même impatients d’arriver et le vent a mollit dans la nuit. Le lendemain, si nous voulons arriver avant la nuit il faut faire marcher le bateau. Le spi est envoyé et Gaëtan se met à la barre. Le pilote n’est plus assez costaud et le régulateur fait trop d’embardées. Il nous fait foncer à 7nds quelques heures puis on repasse sous génois, le vent ayant forcit un peu. Manoë nous alerte : « il y a de l’eau dans les fonds !! ». En goûtant du bout de la langue, elle est salée, zut ! Après recherche, Gaëtan voit de l’eau rentrer en bas de l’axe du safran (tube de jaumière). C’est plutôt une bonne chose que nous arrivions, dans les vagues, on remplit 1L d’eau toutes les 15 minutes…

 

 

A 21h, nous entrons dans le port de Lajes, à Flores. Nous allons directement à quai, à couple d’un bateau avec des espagnols très sympas qui offrent des bonbons aux filles. Ils ont aussi eu de belles conditions de transat mais ils ont heurté une baleine qui est probablement morte. Le moteur est coupé, le bateau ne bouge plus, il n’y a plus un bruit, ça fait bizarre !! Nous avons mis 18 jours et nous ne revenons pas de la facilité de cette longue navigation.

 

Mais avant de visiter l’île, nous avons un gros travail de rinçage des fonds, des coffres, des draps, des affaires qui ont pris l’eau de mer. Et de la strate à faire pour réparer la fuite au niveau du safran, pas question de reprendre la mer comme ça.

 

 

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