La plupart des bateaux arrivent de transat directement à Horta. Chaque année, le port accueille près de 1300 voiliers visiteurs ce qui en fait l’un des ports les plus visités au monde. La plupart arrivent des Antilles à cette saison et nous mettons du temps à trouver une petite place au mouillage.
Notre objectif à Horta est simple : respecter la tradition en marquant notre passage aux Açores sur les murs de la marina, parmi les milliers d’autres peintures. Par chance, nous trouvons encore de la place juste à côté de nos peintures précédentes.
Les filles ont mis le design au point et la première journée est consacrée au nettoyage de l’emplacement et à la peinture du fond. La pluie s’en mêle et continue le lendemain ce qui met un coup de frein à notre entreprise.
Nous en profitons pour visiter le musée de la chasse à la baleine et apprenons notamment que Horta était un port très fréquenté par les baleiniers américains.
La pluie finit par s’arrêter les jours suivants et nous parvenons à nos fins après plusieurs péripéties : le fond s’est écaillé (incompatibilité de peintures) et quelqu’un a marché sur nos œuvres fraîche ou rafraîchies. Notre séjour, qui devait durer 2 jours, passe à 4 jours, aussi parce que les filles veulent rester un peu profiter de l’ambiance de petite ville et aller à la piscine. De les voir évoluer dans l’eau du bassin, je réalise à quel point elles sont désormais à l’aise dans et sous l’eau. La piscine ferme ses portes le 15 juin, pour tout l’été, les maîtres nageurs étant réquisitionnés sur les plages.
La veille de notre départ, nous allons au marché couvert chercher quelques légumes frais. Gaëtan trouve même des plants de tomates pour commencer à préparer le potager. Nous sommes prêts à partir pour Sao Jorge mais il reste un dernier petit truc à faire : des traitements anti-poux !!! Nous découvrons des poux sur les têtes des filles et ça nous gratte aussi. Mais comment on a pu attraper ça ????!! Heureusement que nous ne sommes pas en transat, nous n’aurions pas eu assez d’eau pour rincer correctement nos 4 têtes…
A Sao Jorge, nous retrouvons tout l’équipage du bateau Tawun, rencontré il y a 5 ans ! Les filles s’entendent super bien avec les jumeaux de 9 ans qui connaissent le port comme leur poche puisqu’ils vivent ici à l’année. Ils passent des journées entières à jouer dans l’enceinte du port qui offre des enrochement-cabanes, une piscine naturelle, la digue pour prendre de la hauteur, des eaux calmes pour faire naviguer des bateaux en papier à suivre en annexe…
Nous réussissons quand même à les déloger pour explorer un peu quand nous n’allons pas marcher à tour de rôle, seuls ou avec des amis.
Les bus sont rares et à des heures peu pratiques pour les touristes comme nous (départ à 7h30) alors nous faisons encore du stop. La côte nord de l’île est impressionnante avec ses falaises et ses fajã en contrebas.
Le week-end du 21/22 juin, les villages sont animés pour la Saint-Jean. En traversant Santo Antonio, il y a beaucoup de monde dans la rue et j’apperçois 4 grosses caisses de bois bien gardées.
Des taureaux ! Nous descendons de voiture pour assister au spectacle, sans bien savoir à quoi nous attendre. Nous nous installons en hauteur, juste au dessus des caisses des taureaux. Au coup de
trompette, tous ceux qui n’ont pas l’intention de défier le taureau se mettent à l’abri, les autres tiennent un parapluie ou un tissus en main. La caisse est ouverte et le taureau sort. Il est
encordé, attaché par les cornes et visiblement ça ne lui plaît pas. A tour de rôle des hommes viennent l’embêter pour se donner l’occasion de parer les attaques sous les applaudissement du
public. Le taureau halète, glisse et s’écorche sur le goudron. Les filles ont peur pour lui et que quelqu’un se blesse et moi je ne vois aucune beauté à voir un taureau seul, encordé, se faire
asticoter jusqu’à épuisement. A la fin le malheureux est tiré dans sa boîte (en se prenant le bord de la caisse en pleine face au passage) et c’est terminé. Mon avis sur la tauromachie est fait…
Comme en Espagne, le Portugal compte des toréadors stars et les taureaux encordés sont une attraction phares des manifestations locales.
Le lendemain, c’est la fête à Velas, mais d’une autre manière. Après une cérémonie religieuse (Saint-Jean), un repas de soupe, sardines grillées, légumes et pain est offert à tous. La rue est
décorée, il y a de la musique et nous profitons de l’ambiance en compagnie de nouveaux bateaux-copains.
La nuit tombée, des lanternes enflammées sont lâchées dans le ciel et des enfants sautent pas dessus un feu.
Il y a un créneau météo pour rentrer vers la Bretagne mais nous voulons visiter un peu l’île de Graciosa avant de partir. Nous prenons le risque de laisser passer le créneau et mouillons à Praia, une des deux villes de l’île. Graciosa est plus sèche que les autres îles des Açores. Elle est moins haute et il pleut moins. On y cultive beaucoup le maïs et la consommation d’eau sur l’île déséquilibre la nappe phréatique située au dessous du niveau de la mer. L’eau de mer prend la place de l’eau douce pompée en excès et au robinet, l’eau est saumâtre.
Nous marchons jusqu’à la caldera Furna do Enxofre par les chemins de randonnée et visitons le gouffre avec son lac sous-terrain et rentrons par la route.
En chemin, deux hommes étalent des algues rouges sur la route. Ils les font sécher pour les vendre pour l’industrie cosmétique.
Une dernière prise de météo confirme que si nous ne partons pas maintenant vers la Bretagne, aucun créneau ne se profile avant une dizaine de jours. Nous faisons nos dernières courses, profitons des sanitaires de la plage avec cabines de douches pour nous laver et levons l’ancre le jeudi 26 juin, en soirée, direction la Bretagne.